le tatouage au henné et le islam

le tatouage au henné et le islam

En Islam

Le Henné se serait répandu en Afrique du Nord avec les Amazigh, dont la pratique est déjà mentionnée à l’époque romaine, ou des siècles plus tard avec l’arrivée des musulmans qui prêtent au henné des vertus très bénéfiques.

Dans les pays arabes, les tatouages sont l’exclusivité des femmes. Par ailleurs il existe dans le Maghreb, en plus du tatouage traditionnel au henné, un tatouage permanent visible principalement sur le front (entre les deux yeux), sur le menton, les joues et les mains.

Ce tatouage permanent ne se pratique plus et ne se voit que chez les femmes âgées.

Le tatouage permanent, quelle que soit la partie du corps sur laquelle il est pratiqué, est considéré par la religion musulmane comme une mutilation, donc comme un péché. De ce fait, les Marocaines détourneront cet interdit en utilisant le tatouage au henné ; d’autres tribus continueront à utiliser le tatouage permanent afin d’affirmer leur appartenance tribale ou par hostilité aux conquérants arabo-musulmans.

Dans divers pays arabes et en particulier dans le Maghreb, les motifs traditionnels des tatouages arabo-berbères (permanents ou éphémères) sont constitués presque exclusivement de formes géométriques : traits simples ou en dents de scie, lignes, points, triangles, losanges, carrés, cercles, etc. : ils symbolisent les principes féminin ou masculin, la fécondité, l’eau, les oiseaux… : ils sont visibles sur les poteries, les tapis, les bijoux…

L’agencement de ces motifs formait des dessins caractéristiques d’une tribu. Au fur et à mesure des siècles et en particulier à partir du 20e siècle, le brassage et les rencontres de populations entraînent une dispersion et donc une dissolution (transmission ou transformation) de ces dessins tribaux dans un flot plus large.

L’origine de ces motifs géométriques est pré-islamique et, probablement, elle remonterait aux Babyloniens car certains motifs en triangle (symbole du principe féminin et de la fécondité) rappellent la tête du taureau, dieu vénéré en Mésopotamie et dans la Péninsule arabique.

En Afrique du Nord, l’application la plus fréquente du Henné consistait (et consiste encore) à se l’étaler sur toute la surface de la plante des pieds, sur toute la surface de la paume des mains et sur les ongles afin de les protéger et les nourrir.

L’utilisation du henné est préconisée par l’Islam compte tenu de ses qualités thérapeutiques (protectrices et nourricières) pour la peau, les ongles et les cheveux. Sur le continent indien on peut voir certains religieux se l’appliquer sur la barbe ou les cheveux.

Du fait de ses effets bénéfiques attestés et préconisés par la religion, la pâte brute de henné (placée dans le creux de la main droite de la mariée) entrera dans la cérémonie de mariage comme porte-bonheur pour le couple, pour porter chance à la future mère ou pour protéger le couple contre le mauvais œil, la sorcellerie… Les cérémonies au henné, synonymes de joie et de bonheur, peuvent aussi avoir lieu à des moments heureux de la vie (grossesse, circoncision…) et jamais lors d’événements douloureux. En terre d’Islam, le henné a un sens symbolique ou mystique positif et non un sens religieux.

Traditionnellement, les femmes marocaines se tatouent au henné essentiellement au niveau des mains et des pieds alors que le tatouage permanent ne s’effectue que sur le visage et/ou les mains. Néanmoins, d’autres parties du corps peuvent être tatouées afin d’appeler le mari aux jeux érotiques. Le tatouage suggestif ainsi que l’odeur du henné naturel auraient des pouvoirs aphrodisiaques. Il faut rappeler que dans la culture musulmane, les appels au sexe sont l’objet de non-dits.

Enfin il faut signaler que, compte tenu de la symbolique mystique musulmane du Henné, des ornementations en arabesques se voient également sur la peau de mouton du corps du gambri (sorte de guitare à 3 cordes) des musiciens Gnawa marocains (musiciens de rituels « Vaudou » du Maroc).